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REVOLTE DU PEUPLE SYRIEN : ISRAËL SUR LE QUI-VIVE

26 Avr

Source : rfi.fr en ligne le 26 avril 2011

Syrie : Israël craint de nouvelles tensions à la frontière entre les deux pays

Avec le correspondant à Jérusalem,
Michel Paul

En Israël, le Premier ministre Benjamin Netanyahu aurait donné pour consigne aux membres de son gouvernement de s’abstenir de tout commentaire sur les événements en Syrie. Les deux pays sont toujours officiellement en état de guerre. Damas exige un retrait intégral du plateau du Golan, occupé depuis 1967. Les dernières négociations de paix entre les deux pays, sous médiation de la Turquie, ont été suspendues fin 2008 à la suite de l’offensive israélienne sanglante à Gaza.

Le chef du gouvernement israélien a donné des directives à ses ministres : surtout ne pas s’exprimer publiquement sur les événements en Syrie et cela montre bien l’embarras dans lequel est plongé Israël à propos de ce qui se passe de l’autre côté de sa frontière.

C’est par une formule à l’emporte-pièce que Benjamin Netanyahu lui-même au cours d’une interview a résumé la position de son pays. « Il pourrait s’avérer, proclame-t-il, que le printemps arabe tourne en un hiver iranien. »

Par ailleurs, une ouverture du président israélien Shimon Peres qui a dit qu’il était prêt à un changement sur le plateau du Golan.

Alors les Israéliens se demandent pourquoi les organisations des droits de l’homme continuent à se focaliser sur le conflit israélo-palestinien au moment où des massacres sont perpétrés en Syrie et en Libye.

En Israël, c’est la peur de l’inconnu. Le régime Assad, le père comme le fils, a donné au fil des ans une certaine stabilité, faisant notamment de la frontière entre les deux pays, la plus sûre, bien plus que les frontières avec le Liban, l’Egypte et même la Jordanie.

Et l’on craint bien sûr l’arrivée à Damas d’un régime islamiste qui remettrait en question le fragile équilibre entre les deux pays.

Visite du tombeau de Joseph à Naplouse contre vents et marée

26 Avr

Source : la revue de presse de l’Ambassade de France en Israël diffusée le 26 avril 2011

Mort sur la route du Tombeau

Akiva Novick et Roni Shaked
Yediot Aharonot

Le risque était omniprésent. Au sein de Tsahal on affirmait que toute visite non coordonnée, pirate, au Tombeau de Joseph à Naplouse, risquait de tourner à l’accrochage. Jusque là, la chance avait été du côté des Juifs venus prier sur les lieux, mais dimanche la chance a tourné et la visite a pris un tour dramatique.

Un groupe de hassidim de Braslav qui est parvenu au site sans avoir coordonné sa venue et en violation des instructions de l’armée s’est heurté à des policiers palestiniens qui ont ouvert le feu tuant Ben Yossef Livnat et blessant trois de ses compagnons.

« Un attentat contre des colons se rendant au Tombeau sans autorisation était prévisible. Nous les avons mis en garde de nombreuses fois contre le fait de pénétrer illégalement à l’intérieur du territoire palestinien, mais apparemment certaines personnes ne veulent rien entendre. Nous organisons des visites au Tombeau une fois par mois, avec une escorte et en coordination avec l’Autorité palestinienne, pour permettre aux fidèles d’y prier. Malheureusement, nos avertissements ont été ignorés et cela a coûté cher », ont affirmé des responsables militaires.

La ministre de la Culture, Limor Livnat, tante de la victime, voit les choses autrement : « Mon neveu a été tué par un terroriste déguisé en policier palestinien, sans avoir commis aucun mal, uniquement parce qu’à la veille de la fête de Pessah il voulait aller prier », a-t-elle déclaré avec douleur lors des funérailles.

Dimanche matin, vers 5 heures 30, un convoi de trois véhicules roulant à vitesse élevée a franchi le barrage déserté de Khawareh en direction du Tombeau de Joseph. Les quinze hassidim de Braslav qui se trouvaient à bord s’étaient déjà rendus au Tombeau durant la nuit et ont décidé dimanche matin de retourner prier sur les lieux.

Lorsque les voitures sont parvenues à la ruelle menant au Tombeau, ils se sont heurtés à un contrôle de la police palestinienne. Les policiers ont ordonné aux hassidim de s’arrêter, armant leurs fusils, mais les voitures ont poursuivi rapidement leur route. Les Palestiniens ont alors tiré en l’air, mais les fidèles juifs ont couru à l’intérieur du Tombeau.

Les jeunes juifs sont rapidement sortis du bâtiment mais, selon eux, les policiers palestiniens les attendaient sur le parking et ont ouvert le feu en direction des véhicules qui prenaient la fuite. Au moins six balles ont atteint la voiture à l’avant de laquelle se trouvait Ben Yossef Livnat et celui-ci a été touché à la tête. Deux des passagers à l’arrière de la voiture ont été grièvement blessés.

Cinq des membres du convoi ont été interpellés avant d’être libérés sous caution. L’Autorité palestinienne a informé les autorités militaires israéliennes de l’arrestation de quatre policiers impliqués dans l’incident. Lors de leur interrogatoire, ceux-ci ont affirmé que les fidèles ont jeté des pierres en leur direction, ont tenté d’écraser un des policiers et ont déplacé une barrière. « Les Palestiniens considèrent eux aussi cette événement comme un incident grave et une erreur des policiers », a déclaré un haut responsable du commandement militaire de la région centre.

A l’heure où se déroulaient dimanche les funérailles de Ben Yossef Livnat, plusieurs dizaines de jeunes juifs cagoulés se sont rassemblés dans le village de Khawareh et ont jeté des pierres, blessant légèrement un adolescent palestinien. De jeunes palestiniens ont riposté en jetant des pierres en direction du convoi funéraire, blessant légèrement un jeune israélien. Le site du Tombeau de Jospeh a lui été incendié par des habitants de Naplouse.

L’AIDE D’ISRAËL A L’AFRIQUE EN PLEIN DEVELOPPEMENT

26 Avr

Source : israelvalley.com en ligne le 26 avril 2011

AFRIQUE ET TRANSFERT DE TECHNOLOGIE. EN OUGANDA, LE GROUPE MEKOROT REMPORTE UN CONTRAT DANS LA CONSTRUCTION DE RETENUES D’EAU ET RESERVOIRS.

Par Dominique Bourra

Près de 35 ans après l’opération Yonathan menée par Israël contre le dictateur ougandais Idi Amin Dada sur l’aéroport d’Entebbe, Mekorot la compagnie des eaux israéliennes signe un très gros contrat avec le gouvernement ougandais. Selon le président de Mekorot cité par le journal en ligne Globes, cet accord revêt une importance politique et économique capitale. Mekorot y voit les prémices d’un déploiement vers d’autres pays (le marché commun de l’Est africain regroupe à lui seul 150 millions de consommateurs). Le premier projet sera lancé dans le nord-est de l’Ouganda dans le district aride de karamoja près de la frontière soudanaise.

Des dizaines de millions de dollars seront investis par le gouvernement ougandais pour la construction de plusieurs retenues d’eau et réservoirs. Deux millions de personnes bénéficieront à terme des réalisations israéliennes dans la région. Des sous-traitants locaux agiront sous la supervision technique et la gestion de Mekorot qui leur transmettra son savoir-faire et de la technologie.

Le président de Mekorot voit là une mission pour sa société en Afrique avec un impact positif sur les relations bilatérales israélo-ougandaises. Dans la foulée, une usine de retraitement des eaux pourrait être construite prochainement à Kampala dont les eaux usées sont aujourd’hui rejetées dans le lac Victoria.

Dominique Bourra, CEO NanoJV.

Entre révoltes des peuples arabes et la paix : difficulté pour Israël de voir l’avenir

25 Avr

Source : lefigaro.fr blog de Pierre Rousselin, en ligne le 25 avril 2011

Printemps arabe et paix avec Israël

Le « printemps arabe » est survenu au moment où le processus de paix entre Israël et les Palestiniens était au plus bas, si ce n’est inexistant. Le réveil des opinions dans les pays de la région contribuera-t-il à lever les blocages actuels et permettre de ressusciter les efforts en vue d’un règlement isra&élo-palestinien ?

Pour le moment, l’Egypte et les autres pays voisins d’Israël ont trop de soucis internes pour se préoccuper d’autre chose. La chute de Moubarak, le 11 février, a cependant été un sérieux coup de semonce pour Israël, qui a perdu son meilleur allié dans la région. Tant que l’armée conserve le pouvoir au Caire, la diplomatie égyptienne ne va pas beaucoup changer, mais les élections prévues dans les mois qui viennent ne vont pas manquer de lancer le débat que la conduite à tenir vis-à-vis de Gaza et vis-à-vis d’Israël. Pour la première fois, les dirigeants égyptiens vont devoir tenir compte de leur opinion.

Cela devrait inciter Israël à se montrer plus ouvert à une solution négociée. Pour le moment tout est bloqué. Barack Obama s’était très imprudemment avancé en septembre dernier en exprimant le désir de voir un Etat Palestinien pleinement reconnu à l’ONU lors de la prochaine Assemblée générale, en septembre prochain. Quelques semaines plus tard, Netanyahou refusait de prolonger le moratoire sur la colonisation en Cisjordanie et toute négociation devenait impossible. Depuis, plus rien. Aucune perspective n’est en vue alors que les enjeux régionaux s’aggravent.

L’Autorité palestinienne est soumise aux mêmes pressions de l’opinion que les autres régimes arabes. Il lui faut obtenir un progrès pour maintenir une légitimité. La campagne en vue d’une reconnaissance par les Nations Unies de l’Etat palestinien est son principal atout. Cela met la pression sur Netanyahou qui risque de faire face à un « tsunami diplomatique » selon les mots de Ehoud Barak et d’être isolé sur la scène internationale.

Le premier ministre israélien a obtenu des Républicains qui dominent le Congrès des Etats-Unis une invitation a venir s’exprimer devant les parlementaires américains en mai prochain. Nétanyahou compte désamorcer la campagne palestinienne en s’appuyant sur le soutien des Républicains d’autant plus précieux que la campagne pour les élections de novembre 2012 va bientôt s’ouvrir aux Etats-Unis.

Barack Obama va-t-il se laisser manœuvrer ? Hillary Clinton fait camapgne pour que le président ne laisse pas Nétanyahou prendre l’initiative devant le congrès républicain. Elle voudrait qu’Obama préempte la démarche de l’Israélien en rendant publiques ses propres propositions pour une solution négociée avec les palestiniens. Evidemment, la proximité de la campagne électorale fait hésiter les conseillers politiques de la Maison Blanche.

En attendant, la France, la Grande Bretagne et l’Allemagne se sont mis d’accord sur une position commune définissant les « paramètres » de la négociation : gel des colonies, Jérusalem capitale des deux Etats, frontières à négocier sur la base de celles de 1967, conditions au droit au retour etc… Les Etats-Unis n’ont pas voulu se prononcer sur ce texte et, du coup, ont repoussé déjà deux fois des réunions programmées du Quartet (Etats-Unis, Union européenne, Russie, ONU) pour ne pas avoir à entériner le texte des trois Européens.

Après le discours de Netanyahou devant les deux chambres du Congrès, à la fin mai, se tiendra à Paris, en juin, une deuxième Conférence des donateurs consacrée aux territoires palestiniens. En fonction de ce qui se sera passé d’ici là, cela peut être l’occasion de donner une impulsion aux efforts de paix, come Paris en avait eu l’intention à l’occasion d’un sommet annulé en novembre de l’Union pour la Méditerranée.

Tout cela reste tributaire de l’attitude du Hamas qui observe également le « printemps arabe » et pourrait être amené à chercher l’escalade avec Israël pour tester l’attitude de l’Egypte.
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L’EGYPTE RENAISSANTE TENTE D’APAISER SON VOISIN ISRAELIEN

24 Avr

Source : la newsletter de Guysen International News diffusée le 24 avril 2011

Amr Moussa :  »L’Egypte a intérêt à maintenir son traité de paix avec Israël »

Interviewé par le Figaro, le secrétaire général de la Ligue arabe et présidentiable égyptien Amr Moussa a affirmé : « (l’ex-président égyptien) Moubarak a commis deux erreurs : le blocage de la bande de Gaza lorsqu’elle fut sauvagement attaquée par Israël en décembre 2008, et la participation à de pseudo-sommets de la paix, alors que le gouvernement israélien n’en veut pas et continue sa colonisation illégale des Territoires palestiniens. Cela dit, je pense que la sol ution au conflit israélo-palestinien ne peut être que politique et que l’Égypte a intérêt à maintenir son traité de paix avec Israël ».

Judtin Bieber en Israël : une visite mouvementée mémorable

23 Avr

Source : news-de-stars.com en ligne le 23 avril 2011

Justin Bieber : Son mot glissé dans le mur des Lamentations dévoilé ?

Justin Bieber, qui a récemment fait un voyage en Israël pour y donner des concerts, s’est rendu au Mur des Lamentations – bien qu’il ne soit pas juif – pour prier et pour y glisser un mot comme le veut la tradition. Des fans envisageraient d’aller retrouver le mot et de le dévoiler.

Justin Bieber était la semaine dernière en Israël pour y donner des concerts. Le jeune chanteur, très croyant, souhaitait également visiter le pays. Il a déclaré « Je suis en terre sainte et je suis reconnaissant pour ça (…) Tout ce que je veux c’est avoir la chance de marcher là où Jésus le fît ici en Israël ». Et bien que n’étant pas juif, Bieber s’est rendu au Mur des Lamentations pour prier et il a respecté la tradition en glissant un mot dans le mur de Jérusalem. Ce bout de papier dans lequel l’interprète de Never Say Never se confie, attise la curiosité de ses fans qui envisageraient d’aller le retrouver et de le dévoiler afin d’en savoir plus sur leur idole.

Justin Bieber s’était fortement énervé contre les paparazzi israéliens qui ne respectaient pas sa vie privée. Il risque de se mettre dans une colère noire si ses fans commencent à faire de même.

« ARAB LABOR », UNE SERIE ISRAELIENNE TELEVISEE OU L’HUMOUR JUIF ET L’HUMOUR ARABE S’ENTREMÊLENT

22 Avr

 

Source : lexpress.fr en ligne le 22 avril 2011

Arab Labor, la série qui soigne la pathologie arabo-israélienne

Par
Igor Hansen-Løve

Premier rendez-vous hebdomadaire sur les séries étrangères et première escale en Israël. Présentation d’Arab Labor suivie d’une rencontre avec son créateur et scénariste, Sayed Kashua.

A l’occasion de la deuxième édition du festival Séries Mania, qui a fermé ses portes le 17 avril au Forum des images, LEXPRESS.fr part à la découverte des séries TV qui se fabriquent loin des studios français et américains. Tous les vendredis, pendant un mois, focus sur un programme phénomène dans son pays. Avant la Corée du Sud, l’Australie et le Canada, première escale aujourd’hui en Israël avec l’excellente série Arab Labor, suivie d’une rencontre avec son scénariste et co-créateur Sayed Kashua et Shai Kapoon, son réalisateur.

Arab Labor

Arab Labor, se traduit littéralement par « travail d’Arabe ». Entendre: « travail mal fait » voir même « travail de merde » pour les intimes. La série Arab Labor, c’est tout le contraire de ça puisque c’est LE phénomène télévisuel en Israël: une série en langue arabe qui s’est imposée en prime time à la télévision israélienne avec ses courts épisodes d’une vingtaine de minutes. Du jamais vu. Elle cartonne aujourd’hui avec une audience de 25% sur la chaîne Keshet. Son créateur s’appelle Sayed Kashua, il appartient à cette minorité arabo-israelienne qui constitue 17% de la population israélienne. C’est un journaliste pour Haaretz, un journal hébreu et un écrivain, auteur de plusieurs romans.

Rencontre avec Sayed Kashua (Co-créateur et scénariste).

Qui est Amjad, le personnage principal d’Arab Labor?

Sayed Kashua : Amjad est d’abord un très mauvais journaliste. C’est quelqu’un de névrosé jusqu’au bout des ongles, il est passablement égocentrique et échoue lamentablement tout ce qu’il entreprend. Arab Labor est une comédie, indéniablement, mais son protagoniste est quelqu’un de triste et solitaire qui essaie de survivre dans un monde qui lui est fondamentalement hostile.

Dans la première saison, Amjad consulte un psychiatre qui lui explique qu’il est atteint de la « pathologie arabo-israélienne ». Qu’est-ce que c’est ? Existe-t-il un remède?

S. K. : Cette pathologie, c’est le fait d’être contraint d’assumer une identité double et en apparence, antagoniste. Le remède, c’est un état palestinien, démocratique et libre. En ce qui me concerne, je suis très pessimiste. Le gouvernement israélien ne m’a jamais fait aussi peur. Il est composé par trop de membres de l’extrême droite, il est profondément discriminatoire et injuste.

Comment étaient représentés les Arabes israéliens à la télévision israélienne avant Arab Labor?

S. K. : Si un Arabe ne constituait pas une menace directe pour Israël, il ne pouvait pas être médiatique. Les Arabes ayant la nationalité israélienne représentent à peu près 17% de la population en Israël. Avant Arab Labor, ils avaient un temps d’antenne qui ne dépassait pas les 2%, c’est à dire à peu près 30 minutes par semaine, le vendredi matin, à une heure creuse. Aujourd’hui, un épisode d’Arab Labor rassemble 25% de l’audimat national. J’en suis fier, autant pour les Arabes que les Juifs d’ailleurs.

Vous êtes Arabe, mais l’humour dans votre série est très proche de l’humour juif. Les angoisses existentielles sont mises en scène avec beaucoup d’autodérision, la figure du père y est systématiquement moquée, ce qui n’est pas courant dans la culture arabe. L’humour d’Arab Labor est-il calibré pour un audimat majoritairement juif?

S. K. : Peut-être… Mais non, je n’y crois pas. Ce que vous appelez « humour juif » est quelque chose d’universel et il n’appartient pas qu’aux juifs. L’humour juif, à proprement parler, c’est simplement celui d’une minorité menacée.

Comment définiriez-vous l’humour de la minorité?

S. K. : « Ne me tirez pas dessus, je peux être drôle ». Avec un pistolet sur la tempe. Il se décline localement mais ses racines sont toujours les mêmes. Aujourd’hui, les Arabes en Israël sont dans cette situation et de ce point de vue, ils ont beaucoup en commun avec les Juifs.

Si l’on peut parler d’un humour juif peut-on aussi mettre le doigt sur un humour arabe?

S. K. : (Longue pause). Kadhafi ? C’est pas de l’humour arabe ça ? (Rires) L’humour arabe, c’est mortel ! Non, plus sérieusement, je ne suis pas un expert de ce qui se fait à la télévision arabe mais j’ai vu des émissions syriennes à mourir de rire et je sais qu’en Egypte, il se fait aussi de très bonnes choses. Entre Arabes, on sait aussi faire preuve de beaucoup d’autodérision mais on l’expose moins. On sait surtout beaucoup moins l’exporter que les Juifs. (Fou rire).

Est-ce qu’en ridiculisant un protagoniste arabe à la télévision israélienne, même de façon affectueuse, vous n’avez pas eu d’ennuis avec la communauté arabe?

S. K. : Si, j’ai eu des gros problèmes au début. Des menaces, très sérieuses même. J’ai eu peur pendant les premières années. Mais je me suis focalisé sur mon boulot et ça a marché. Ca va beaucoup mieux maintenant, je suis régulièrement invité pour faire des conférences dans des pays arabes et tout se passe très bien.

Dans quelle mesure Arab Labor fait-elle bouger les lignes?

S. K. : D’un point de vue strictement politique, on a complètement échoué. (Rire) Comme je vous l’ai dit, la situation politique en Israël me désespère. Mais je crois que ce qui a été significatif, c’est que l’on a habitué les gens à entendre de l’Arabe à la télévision. C’était nouveau. Après, notre tâche a été « d’humaniser » les Arabes, ce qui explique peut-être le tempérament d’Amjad, maladroit et hésitant. Mais j’ai régulièrement de très bonnes surprises. En Israël, par exemple, le mariage entre un Arabe est un Juif est un sujet quasiment tabou. Dans un épisode, un personnage tombe amoureux d’une juive, forcément… Et l’histoire d’amour a parlé aux téléspectateurs. Dans les journaux et sur Internet, le lendemain de la diffusion, je voyais des hordes de commentaires qui disaient « Mariez les, mariez les ». Ça nous a tous fait très plaisir.

RECONNAISSANCE DE L’ETAT PALESTINIEN, ISRAËL DOS AU MUR

22 Avr

Source : lefigaro.fr en ligne le 22 avril

Mahmoud Abbas : « Israël va être isolé à l’ONU »

Par
Pierre Rousselin

Mahmoud Abbas: «Le monde sait que si le problème palestinien était résolu, de nombreux foyers de tension disparaîtraient.»

INTERVIEW – Les Palestiniens comptent sur la France pour les aider à obtenir la reconnaissance de leur État aux Nations unies au mois de septembre.

Le président de l’Autorité palestinienne a été reçu, jeudi, à l’Élysée par Nicolas Sarkozy.

LE FIGARO – Quelle est la priorité de votre visite à Paris ?

Mahmoud Abbas – Nous avons une très grande confiance dans le président Sarkozy et comptons sur ses conseils utiles et nécessaires pour faire avancer le processus de paix. Je lui ai notamment demandé d’élargir l’ordre du jour de la Conférence des donateurs, prévue en juin à Paris, pour que l’on puisse aborder aussi les questions politiques afin d’avancer dans la recherche d’une solution. Nous avons aussi abordé l’échéance du mois de septembre.

Vous comptez obtenir, en septembre, à l’Assemblée générale des Nations unies, une reconnaissance internationale de l’État palestinien, dans ses frontières de 1967. En quoi cela peut-il débloquer les négociations ?

La reconnaissance n’est pas une alternative aux négociations. Nous souhaitons reprendre les pourparlers. C’est pour cela que nous demandons au Quartet (États-Unis, UE, Russie, ONU) d’adopter la déclaration tripartite, signée par la France, la Grande-Bretagne et l’Allemagne, qui définit les termes de référence de la négociation. Notre priorité est donc de négocier, mais si cela n’est pas possible nous demanderons aux Nations unies de nous reconnaître. Nous attendons du président Barack Obama qu’il mette en œuvre la promesse qu’il avait faite en septembre dernier, de voir un État palestinien devenir membre de l’ONU à part entière.

Combien d’États sont-ils prêts à reconnaître l’État palestinien ?

Cent trente pays nous ont déjà reconnus. Certains en 1988, d’autres dernièrement. Dix pays d’Amérique latine l’ont fait et une vingtaine d’autres vont le faire prochainement. Les pays d’Europe occidentale qui ne nous ont pas reconnus en tant qu’État nous traitent comme tels et ont relevé le niveau de la délégation palestinienne à «mission». À mon arrivée à Paris, j’ai été accueilli à l’aéroport très officiellement par le ministre Xavier Bertrand. C’est un signal de la France qui montre qu’elle ne s’oppose pas à la reconnaissance de l’État palestinien. Si l’opinion publique internationale est à nos côtés, c’est parce que notre cause est juste et que nous condamnons la violence et le terrorisme. Le monde sait aussi que si le problème palestinien était résolu, de nombreux foyers de tension disparaîtraient.

L’important n’est-il pas qu’Israël reconnaisse l’État palestinien ?

C’est pour cela que nous insistons sur des négociations en vue d’un accord contractuel entre nous et Israël. S’il y a un consensus international pour nous reconnaître et si les Israéliens ne le font pas, ils seront bien seuls. Ils vont devoir faire leurs calculs avant de se retrouver dans cette position. Nous ne menaçons personne, nous voulons vivre côte à côte avec le peuple israélien. Il y a des réactions positives, chez eux, parce qu’ils veulent la paix, eux aussi. Nous leur disons qu’il faut préparer la paix pour les générations futures et que la balle est dans leur camp.

Souhaitez-vous que le président Obama fasse une proposition, présente un plan de paix, d’ici le mois de septembre ?

Oui. Il doit le faire. Les États-Unis, en tant que grande puissance, ont le devoir de faire des propositions. Ce sont eux qui peuvent convaincre Israël. Tant que les États-Unis laissent les uns et les autres faire ce qu’ils veulent, il n’y aura pas de solution.

Les élections américaines approchent. Ce n’est pas le bon moment…

Cet argument n’est pas acceptable. Tant qu’il est à la Maison-Blanche, le président doit s’occuper des affaires du monde jusqu’au dernier jour. Bill Clinton et George Bush ont tous deux travaillé jusqu’au dernier moment. Nous attendons des États-Unis qu’ils fassent quelque chose.

Benyamin Nétanyahou demande que les Palestiniens reconnaissent Israël comme l’État du peuple juif. Que lui répondez-vous ?

Nous avons reconnu Israël en 1993 avec les accords d’Oslo. S’ils veulent que nous reconnaissions leur État sous un autre nom, il faut qu’ils aillent aux Nations unies pour changer le nom d’Israël. L’Iran et la Libye l’ont déjà fait.

Le chef du gouvernement du Hamas à Gaza, Ismaël Haniyeh, vous a proposé de le rencontrer. Pourquoi cela n’a pas été possible ?

J’ai accepté et j’ai proposé de former un gouvernement de technocrates désignés par consensus qui déciderait d’élections législatives et présidentielles. Je n’ai pas eu de réponse.

Pensez-vous que l’Iran s’est opposé à l’initiative du Hamas parce qu’il ne veut pas de réconciliation palestinienne ?

Oui [en français]. Ils ont fait marche arrière. Mais nous allons persévérer.

Un accord avec le Hamas est un préalable pour des élections en Palestine ?

Oui. Si nous organisions un scrutin dans une partie des Territoires, cela voudrait dire que nous entérinons la division.

Le «printemps arabe» est-il une bonne chose pour les Palestiniens ?

Nous n’avons pas à faire de commentaires, ni positifs ni négatifs. C’est aux peuples concernés de dire ce qu’ils veulent. Les pays arabes sont occupés à autre chose, mais le moment viendra où ils adopteront les positions qui étaient les leurs vis-à-vis du soutien à la cause palestinienne.

 

La contestation peut-elle gagner Gaza, affecter le Hamas, la Cisjordanie, et affecter l’Autorité palestinienne ?

Des manifestations ont eu lieu, notamment le 15 mars. Leur slogan dénonçait les divisions palestiniennes. C’est une revendication que nous saluons. Nous sommes prêts à répondre à tous les slogans, même s’ils sont contre nous.

RECONNAISSANCE D’UN ETAT PALESTINIEN PAR DES CENTAINES D’INTELLECTUELS ISRAELIENS, D’ANCIENS OFFICIERS DE TSAHAL

21 Avr

Source : la newsletter de l’Ambassade de France en Israël le 21 avril 2011

« La Palestine est le lieu où naquit le peuple palestinien »

Yuval Karni 
Yediot Aharonot

Dans l’immeuble situé 16 boulevard Rothschild à Tel-Aviv, là où David Ben Gurion avait proclamé il y a 63 ans la création de l’Etat d’Israël, se réuniront aujourd’hui à midi plusieurs dizaines de personnalités de gauche pour faire une déclaration qui emploie, au moins de leur point de vue, une formule semblable à celle utilisée dans la déclaration de notre premier Premier ministre. « En conséquence, nous sommes réunis aujourd’hui, le 21 avril 2011, pour accueillir chaleureusement la déclaration d’indépendance prévue de l’Etat palestinien, Etat voisin de l’Etat d’Israël, celui-ci vivant dans nos frontières de l’indépendance établies à la fin de la guerre de l’indépendance et que l’on appelle les frontières de 1967 », peut-on lire dans la déclaration écrite par les organisateurs de cet évènement. Et d’ajouter : « Eretz Israël est le lieu où naquit le peuple juif, et c’est là que se forma son caractère ; la Palestine est le lieu où naquit le peuple palestinien, et c’est là que se forma son caractère ». Les organisateurs ont présenté une longe liste d’artistes et d’intellectuels qui ont signé cette « déclaration d’indépendance de l’occupation », dont plusieurs lauréats et lauréates du Prix d’Israël. Ils évoquent entre autres les noms suivants : Prof. Zeev Sternhell, Yehoshoua Sobol, Hanna Maron, Yair Garbuz, Dani Karavan, Ohad Naharin, Sefi Rachlevsky, Prof. Yaron Ezrahi, Prof. Yehuda Bauer, Klil Zisapel, Alex Libak et la lauréate du prix d’Israël, Shulamit Aloni./.

BACHAR EL ASSAD ENFERME DANS SON DIKTAT (1)

20 Avr

Source : lexpress.fr en ligne le 20 avril 2011

Syrie:
Bachar el-Assad piégé par son bunker

Par
Dominique Lagarde
et Scarlett Haddad

à Beyrouth,

Le chef de l’Etat lâche du lest. Mais, face à la révolte, les durs du régime ne désarment pas. Au risque d’un embrasement communautaire.

Il a fini par franchir le pas: dans un discours télévisé, le 16 avril, le président Bachar el-Assad a promis d’abolir avant la fin de cette semaine la loi d’urgence en vigueur depuis 1963. Mais le chef de l’Etat syrien a aussitôt précisé que la nouvelle législation antiterroriste, qui remplacera l’ancien texte, ne ferait preuve d’aucune indulgence contre les « saboteurs ». Dès le lendemain, de nouveaux appels à manifester étaient lancés dans tout le pays…

Depuis un peu plus d’un mois, les autorités syriennes sont en butte à une vague contestataire qu’elles peinent à contenir. Parti, à la mi-mars, de Deraa, dans le sud du pays, le mouvement s’est étendu à de nombreuses villes, y compris la capitale, Damas. Selon le principal comité syrien de défense des droits de l’homme, près de 200 personnes auraient été tuées au cours de ces manifestations violemment réprimées.

 

« Bachar est l’otage de l’aile dure du régime »

Voilà quarante ans que le pouvoir est confisqué par la minorité alaouite (12 % de la population, voir encadré ci-dessous). Choisi il y a onze ans, à la mort de son père, par la « vieille garde » pour représenter le système et moderniser son image, Bachar el-Assad ne disposerait que d’une marge de manoeuvre limitée au sein de l’appareil d’Etat. « Bachar est l’otage de l’aile dure du régime, qui refuse toute réforme consistante, affirme une source libanaise proche du parti (sunnite) de l’ex-Premier ministre Saad Hariri. Or, l’opposition n’acceptera pas de demi-mesure. »

Le vrai pouvoir, c’est la garde républicaine et les services secrets
Le président n’aurait surtout guère de prise sur les mukhabarat, les multiples services de sécurité du pays – près d’une vingtaine – chargés de faire régner l’ordre en entretenant un climat de peur et placés sous la houlette de Maher, son frère cadet. « Le vrai pouvoir alaouite, c’est la garde républicaine et les services secrets », souligne Jean François Daguzan, spécialiste à la Fondation pour la recherche stratégique et rédacteur en chef de la revue Maghreb Machrek. Ce sont eux qui ont jusqu’ici géré la crise, appliquant la seule logique de la force. « En annonçant la levée de la loi d’urgence, ils lâchent du lest. Mais il y a peu de chances pour que cela suffise à calmer mes esprits », poursuit le chercheur.

Le régime agite régulièrement le spectre du retour en force des Frères musulmans, écrasés dans le sang à Hama en 1982. Face à la majorité sunnite, dont les frustrations et le désir de vengeance ne se sont pas émoussés, le pouvoir se pose en défenseur des minorités, notamment des chrétiens.

Rares sont ceux qui souhaitent sa chute à l’extérieur

Pour Karim Pakradouni, le chef du parti Kataëb libanais (chrétien), bon connaisseur de la scène politique syrienne, Bachar el-Assad conserverait toutefois de nombreux atouts: « Il reste soutenu par tous ceux qui craignent la montée de l’islamisme, y compris la bourgeoisie commerçante sunnite de Damas. » La perspective de voir la révolte se muer en affrontement communautaire explique, en partie au moins, la prudence des Occidentaux et celle des Etats arabes de la région. Rares sont ceux qui, à l’extérieur, souhaitent la chute de Bachar el-Assad. Ni l’Iran, dont il est l’unique allié dans la région, ni les Israéliens, peu soucieux de perdre cet ennemi si fiable, qui a toujours su garantir l’étanchéité de sa frontière avec l’Etat juif.